Cécilia était la première... Aux yeux de tout le monde c'est le suicide des soeurs Lisbon qui a marqué le début de la fin pour notre quartier. À croire qu'elles avaient eu le pressentiment de la maladie et de la mort des ormes, qu'elles avaient lu dans le dur éclat du soleil le déclin de l'industrie automobile; tout de suite nous avons cherché à rassembler les pièces du puzzle... Aujourd'hui encore nous n'y sommes pas parvenus. Et quand nous nous croisons dans des déjeuners d'affaire ou dans des soirées le moment vient toujours où réfugiés dans un coin nous passons en revue toute l'histoire une fois de plus. Tout ça pour tenter de comprendre ces 5 filles, qui après tant et tant d'années nous obsèdent encore...
Cecilia was the first to go.Everyone dates the demise ofour neighbourhood from the suicides ofthe Lisbon girls. People saw their clairvoyance in the wiped-out elms, the harsh sunlight and the continuing decline of our auto industry. Even then, as teenagers, we tried to put the pieces together. We still can't. Now whenever we run into each other at lunches or parties, we find ourselves going over the evidence one more time. All to understand those five girls, who, after all these years, we can't get out of our minds.
Ainsi avons-nous commencé à découvrir la vie, à acquérir des souvenirs que nous n'avions pas vécus. Nous comprîmes l'emprisonnement que c'est d'être une fille, qui vous oblige à réfléchir et à rêver, et finit par vous apprendre à marier les couleurs. Nous apprîmes que les filles sont des femmes déguisées, qu'elles comprennent l'amour et même la mort, que notre seule tâche est de faire le bruit qui semble les fasciner. Nous apprîmes qu'elles savent tout de nous, alors qu'elles nous demeurent insaisissables.
And so we started to learn about their lives, coming to hold collective memories of times we hadn't experienced. We felt the imprisonment ofbeing a girl, the way it made your mind dreamy so you ended up knowing what colours went together. We knew the girls were really women in disguise, that they understood love and even death, and that ourjob was merely to create the noise that seemed to fascinate them. We knew that they knew everything about us. And that we couldn't fathom them at all.
Ce qu’elles avaient laissé derrière elles n’était pas la vie, mais une liste banale de choses ordinaires : le tic-tac d’une pendule, la pénombre d’une chambre à midi, le scandaleux égoïsme d’une femme qui ne pensait qu’à elle-même. Nous avons entrepris le terrible effort de les oublier.
En définitive, qu’importe l’âge qu’elles avaient, qu’importe même qu’elles aient été des filles, seul compte le fait que nous les avons aimées et qu’elles n’ont pas entendu nos appels, qu’elles ne les entendent toujours pas, là où elles se sont retirées, pour être seules à jamais, là où les pièces manquantes manqueront à jamais.
Commentaires
sophie 2008-10-25 @ 18:20 un film a voir et revoir..avec toujours autant de plaisir
| Lily 2009-04-14 @ 10:45 Coucou... super sympa d'avoir regroupé les dialogues comme ça... :D
Ce film est magnifique et sonne comme une vérité dérangeante... A voir, revoir, rerevoir à l'infini...
Petite précision, c'est la Mort des "Ormes" (les Arbres) et non pas la Mort des Hommes .... Voilà, bonne continuation... bsx | Charlotte 2009-04-15 @ 19:17 Tout a fait d'accord , un film émouvant ; quoique un peu chocant ! ( En meme temps jai 13 ans ) Mais vraiment très beau , j'aime ce coté " glauque" et imcompris du film . | Manon 2009-06-23 @ 12:37 Magnifique film , a voir , revoir & re re voir =)
Juste au passage c'est " marier les couleurs " & non "manier "
Voila , Bisous | ccheal 2010-08-31 @ 10:34 C'est "que notre seule tâche est de faire le bruit DE FOND* qui semble les fasciner." :) bizz! super je les cherchais :) |
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